Le Tram |
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dernière mise à jour : 06/03/09 Contact: webmaster@herchies.be |
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Le Tram à Herchies - Ligne 101 |
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La gare vicinale à la Laiterie
La route de Baudour à l'emplacement où se trouvait la gare vicinale
Le dessin du tram à vapeur au numéro 128
L'ancien arrêt du Major, à l'arrière plan, on aperçoit une des pillasses de l'entrée du Château Fontaine de Ghelin aujourd'hui disparu
On voit très clairement la prédominance du transport de marchandises sur celui de passagers
Résultats d'exploitation de la ligne Baudour-Lens |
A la différence de ses différents voisins (Erbisoeul, Lens, Neufmaison, Vaudignies, Baudour,...), Herchies n'a jamais connu le Chemin de Fer sur son territoire. Il y eut bien la ligne 90A (dont on voit encore les traces) que l'on appelait à l'époque "Erbisoeul-Herchies" qui venait de Baudour pour desservir la brasserie-malterie Gantois mais elle frôlait seulement les limites du village sans jamais y pénétrer. Aussi, la ligne de Saint-Ghislain à Ath, longeait la frontière du village du côté de Neufmaison près du Long Aulnois mais, là aussi, sans jamais entrer dans Herchies. Bref, le village était isolé par rapport au reste de la région. Les gares les plus proches étant celles d'Erbisoeul et de Jurbise (3 et 4 km). C'est dans ce contexte que les autorités communales de l'époque décidèrent de faire le forcing pour attirer "le petit chemin de fer" à Herchies et ainsi "ouvrir" le village au monde extérieur. On parle pour la première fois du chemin de fer vicinal en 1897 lorsque les autorités demandent un avis à la SNCV (équivalent de la SNCB pour les chemins de fer vicinaux) sur la création d'une ligne de Lens à Baudour. Le projet précise que la ligne aura une longueur de 10,7 km, à un prix unitaire de 44.673 francs/km, soit un capital de départ de 478.000F. La répartition du capital est alors la suivante: (État: 239.000F (50%), Hainaut 119.000F (25%) et communes 120.000F (25%) dont 28.000F à charge de Baudour, 33.000 à charge de Lens et 59.000F pour Herchies. Alors que Baudour est plus peuplé et que Lens a la même population, c'est Herchies qui devra payer la plus grande part de capital. Il y a deux raisons à cela. La première est que des 10,7km de voies ferrées, il y en a 5 sur Herchies (3,7 pour Lens et 2 pour Baudour). Mais à côté de cette motivation rationnelle, il y a une autre explication plus politique. En effet, les communes de Baudour et de Lens ne sont pas très intéressées par l'installation de cette ligne car elles sont toutes deux traversées par le chemin de fer mais aussi, par le tram (respectivement par les lignes de Saint-Ghislain et d'Enghien). Le raisonnement est donc le suivant: si la commune d'Herchies veut le tram, elle devra se le payer. Ce fait est confirmé par une décision du Conseil communal de Lens prise le 29 décembre 1897 qui définit une nouvelle répartition des différentes quotités. Selon cette nouvelle répartition, Herchies doit payer 88.000F alors que les participations de Baudour et de Lens sont tombées à 10.000F et 25.000F. La commune d'Herchies protesta vivement mais sans résultats. Malgré l'importance du coût d'une ligne entre Baudour et Lens et reconnaissant que "la voie ferrée est destinée à rendre d'importants services à la localité non encore desservie par aucune voie de chemin de fer", le conseil communal approuve le projet par six voix contre une. Au début de l'année 1899, on décide d'une fusion de capital avec la ligne de Lens-Bauffe desservant la sucrerie qui s'y trouve. Et c'est au cours de cette même année 1899 que les travaux débutent. Cependant, la ligne étant essentiellement construite en site propre et on ne possède pas encore tous les terrains. Les travaux doivent stopper en 1900 en raison d'une expropriation qui pose problème entre Vacresse et la Laiterie au kilomètre IV. Le 28 janvier 1901, la ligne est inaugurée. Le début de la ligne était situé au hameau du Haut-Coron à Baudour à la Rue d'Herchies. La ligne se trouvait à gauche de la route de Baudour mais en site propre. Un peu plus loin du sentier qui mène à la Fontaine Loquet, la voie ferrée sautait le chemin pour passer à sa droite (la route forme toujours un zigzag à cet endroit) et gagner l'arrêt de la Laiterie. Ensuite, la ligne traversait la Rue d'Erbisoeul pour rejoindre la Rue de Francquegnies au lieu dit "au Major" (voir ci-dessous). Après quoi, elle coupait le chemin de la Briqueterie et passait derrière le cimetière pour faire une dernière halte au Colroy avant de gagner Lens. Ce qui est remarquable dans le tracé de la ligne 101, c'est que sur le territoire d'Herchies, la ligne est presque uniquement en site propre. Jules Debay affirme d'ailleurs : " Ce cas assez rare nécessita beaucoup d'acquisitions d'emprise et d'expropriations judiciaires." Il faut savoir qu'une fois la ligne démantelée, les fermiers récupérèrent les bandes de terre du tram qui morcelaient leurs propriétés. Il y avait jadis 6 arrêts de tram à Herchies: Au moulin Jouanne, à la Petite Vacresse, à la laiterie, au Major, au nord et au Colroy. Les deux plus connus sont certainement celui de la laiterie et celui du Major. La gare vicinale de la laiterie tire son nom de la laiterie coopérative inaugurée le 29 novembre 1897 en présence de nombreuses personnalités politiques de la région. On doit les plans de cette usine à M. Michel de Jurbise. Les travaux furent réalisés par des entrepreneurs d'Herchies à savoir messieurs Beresse, Grad et Copenaut. Le terrain avait quant à lui été cédé gratuitement par la veuve de Monsieur Pierre Joseph L'hoir. Durant les premières années d'exploitation les résultats furent plus qu'encourageant. Par exemple en 1900, la laiterie reçut 1.634.690 litres de lait et fabriqua 40.295 kilos de beurre. Pourtant, l'augmentation du coût de la main d'oeuvre ainsi que l'apparition des écrémeuses mirent un sérieux frein aux résultats de l'exploitation. C'est ainsi qu'en 1913, le 5 août, le conseil d'administration vendit l'établissement à Messieurs Vincent Chanoine et Alexis Scouflaire. Ces derniers durent fermer les portes lorsque la guerre éclata. La laiterie fut alors convertie en habitation privée et est actuellement un temple baptiste américain. L'arrêt de la Laiterie était l'un des seuls tronçon du tracé qui jouxtait la voirie. D'ailleurs, la SNCV fit part de son intention le 21 janvier 1969 de vendre le terrain de l'ancienne gare vicinale d'Herchies (La Laiterie) c'est-à-dire une parcelle de 17 ares et 99 centiares. La commune s'en porte acquéreur le 12 mars de la même année en vue d'y installer un ballodrome. En 1972, elle remplace l'ancienne voirie que l'on peut voir ci-dessous par le tronçon actuel qui était donc l'endroit où le tram passait . L'autre arrêt emblématique du tram à Herchies se situe à la sortie du village vers Erbaut au lieu dit "Au Major". Sur le pignon du numéro 128, on aperçoit le dessin d'un ancien tram à vapeur. Cette maison était ancien café nommé "l'arrêt du tram". En fait, ce bâtiment faisait partie du Château Fontaine ou de Goberwez ayant appartenue à la famille Fontaine de Ghelin dont un des membres, Philippe-Joseph (1743-1828) fut Major, d'où vient donc le nom, de la brigade bourgeoise de Mons. Notons que son fils Edouard (1798-1874) étudia de manière très poussée les fruits à pépins (pomologie) et en particulier les poires. Il créa plusieurs variétés de poires comme la "Général Tatleben"(1842), le "Beurré de Ghelin"(1855), les "Délices d'acril" ou encore le "Beurré de fromentel"(1865). Le trafic de voyageurs s'il devait exister n'était pas l'élément qui devait permettre à l'exploitation vicinale d'atteindre le seuil de rentabilité. C'est surtout le transport de marchandises qui été visé par la l'établissement de cette ligne ferrée. Ainsi, il s'agissait principalement du transport de betteraves, de produits agricoles divers, de charbon ou de matériaux. Le gros problème du tram était sa rentabilité. En effet, sur une cinquantaine d'année d'existence, le tram n'aura dégagé des bénéfices significatifs que 4 années (1922, 1923, 1924 et 1926). Dès lors, la SNCV prit la décision de fermer la ligne Baudour-Lens. Le 31 juillet 1954, le dernier tram roula à Herchies. La ligne fut démontée de 1959 à 1960. Il fut remplacé par un service de bus reliant Enghien à Saint-Ghislain et à partire de septembre 1962 par une ligne reliant Herchies à Mons par Jurbise. Notons qu'en 1941, il était possible de quitter Herchies à 7 heures pour arriver à Bruxelles à 10 heures et inversement. Aussi, la qualité du transport s'améliora significativement au fils des ans. Ainsi, en 1927, il fallait 20 minutes pour rejoindre la place de Baudour en partant de la Laiterie. En 1936, le délai est de 13 minutes. Et après la libération, plus que 10 minutes!!! Horaires en cours au 4 octobre 1936 - cliquez ici
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