La
Paroisse
La
paroisse date du 8ème siècle. Elle est déjà citée en 741
comme l'atteste ce passage tiré des registres de l'église:
"Quant à la distinction que l'on fait de la disme commune ou
des terres franches, il est à remarquer que l'origine de cette
distinction est provenue de ce qu'après la mort de Charles Martel
arrivée l'an 741, le seigneur de Lens, à l'exemple des autres,
s'est emparé des deux tiers de la disme des paroisses de sa terre
et en particulier de celle d'Herchies."
La
paroisse, comme beaucoup d'autres dans la région (Erbisoeul,
Ghlin, Lens, Jemappes,...) est dédiée à Saint-Martin.
D'ailleurs, l'autel latéral droit de l'église est dédié au
saint patron. Voici la prière de Saint-Martin écrite en 1992 par
feu l'abbé Cailleaux:
Grand
Saint-Martin, pour ton geste de charité envers les pauvres, tu as
été choisi par le Seigneur pour être un grand dispensateur de
ses grâces et ses bienfaits: et, dans sa miséricorde, tu as été
établi comme patron de la paroisse d'Herchies.
C'est
pourquoi nous te prions avec confiance. Que par ton intercession,
nous puissions persévérer avec plus de ferveur dans le service
du Seigneur, pour la gloire de son nom, le salut de nos âmes et
le bonheur de nos frères.
Protège-nous
des dangers de ce monde; nous te le demandons spécialement pour
tous les jeunes de la paroisse.
Nous
te confions nos souffrances et nos difficultés qu'elles soient
spirituelles ou temporelles.
Fais
qu'après le cours de cette vie, nous puissions louer et bénir le
Seigneur avec toi et tous les Saints du Ciel. Amen.
Le
curé actuel de la paroisse est l'Abbé Charles Liénard qui a
succédé à l'Abbé Prosper Cailleaux en 1994. Notons qu'un
vicariat a existé dans la paroisse jusque 1898, date à laquelle
la paroisse de Vacresse fut créée. C'est d'ailleurs le vicaire
de la paroisse Saint-Martin, l'Abbé Dufour, qui devint curé de
la paroisse Notre-dame de Vacresse.
La
liste non-exhaustive des curés et des vicaires de la paroisse
depuis 1223 peut être consultée dans l'Histoire d'Herchies
de Valère Bernard (pages 274 à 280). Pour rappel, cet ouvrage
est disponible à la bibliothèque de Vacresse ainsi qu'à celle
de Jurbise.
L'Histoire
Il
est difficile de dire quand l'église fut construite exactement.
Cependant, on sait que les parties les plus anciennes de l'édifice
datent du XIIIème siècle. En effet, le mur se trouvant derrière
le chœur ainsi que les arcades gauches de la nef datent de cette
période. Et l'on peut affirmer que l'église était à cette époque
entièrement en pierre.
Au
fil des siècles, l'église a connu de nombreuses modifications.
Un acte scabinal du 3 février 1607 nous indique que la tempête
qui sévit en Belgique le 28 mars 1606 renversa le clocher sur la
nef et enleva les couvertures des chapelles. Ce qui empêcha le déroulement
correct des offices pendant un certain temps. Cette tempête
occasionna d'importants dégâts dans le reste de la région comme
l'affirme Gilles-Joseph de Boussu : "La tempête fut si
terrible qu'on se sauva dans les caves pour ne pas être écrasé
par les bâtiments qui tombaient... Les bêtes emportées par la
fureur des vents allaient s'écraser contre les murailles." C'est
un maître maçon montois, J-Bte Brasseur, qui se chargea de la réparation
des dégâts de l'église pour un montant de 1000 florins.
En
1775, l'Abbaye de Cambron aida à la restauration de la tour et
des murailles du cimetière entourant l'église. En 1780, on
creusa une porte dans la muraille sud de l'église "pour
l'utilité des manants". Cette porte existe toujours de nos
jours puisque c'est par cette porte que les paroissiens entrent
pour assister aux offices.
D'autres
réparations furent effectuées le 31 mars 1834 sur décision du
Conseil communal qui délibéra comme suit: "Il est nécessaire
de vérifier le toit de l'Église, réparer le coq du clocher qui
avait la queue rompue - la boule existante à l'extrémité du
clocher près de la croix a été détériorée par des coups de
fusil pendant la révolution; le cadran de l'horloge qui est en
bois a grand besoin de teinture et de dorure attendu qu'il y a 14
ans qu'il a été peint; la couleur est tellement lavée par les
pluies, qu'on ne voit pas l'heure, alors que la majeure partie des
habitants n'ont pas d'horloge chez eux."
Le
11 juillet 1865, le Conseil communal et la Fabrique d'Église décidèrent
de supprimer le cimetière ceinturant l'église pour des question
de salubrité. Philibert Frébutte fut le dernier a être inhumé
dans l'ancien cimetière le 3 septembre 1866. Après quoi,
l'espace dégagé fut incorporé à la voirie. Les différents
travaux d'aménagement des abords de l'église mirent à jour de
nombreux ossements qui furent transportés dans les prairies situées
entre le château et le moulin de la Planche qui bout. Notons
qu'il n'était pas rare à une certaine époque de retrouver des
os lorsque les forains creusaient des trous pour la mise en place
de piquets pour leur loges.
Trois
ans plus tard, le Conseil communal décida de la transformation de
l'église étant donné que le clocher menaçait de s'effondrer
sur la voirie. C'est l'architecte Puchot qui dessina les plans des
modifications. Une plaque fut mise en place dans le portail en
souvenir de ces travaux. On peut toujours la voir aujourd'hui.
Les
transformations furent exécutées sans grand respect pour les
parties les plus anciennes de l'église. Seule la partie gauche de
la nef fut conservée telle quelle. On peut le remarquer encore de
nos jours par la forme des arcades et des chapiteaux surmontant
les colonnes. Cette partie comme le fond du chœur daterait du
XIIIème siècle. Lors de ces travaux, on supprima le jubé qui,
malgré les efforts du curé Soupart en 1900, ne fut jamais
remplacé; tout comme l'horloge du clocher qui ne fut jamais
remise en place. Il est important de mentionner que les dits
travaux de 1870 ont profondément modifié le visage de l'église.
Ne fût-ce que le clocher qui était nettement moins élevé
puisque le clocher précédent ne dépassaient pas les contreforts
du clocher actuel.
En
1898, un soubassement de pierre fut incorporé au pied de l'église.
Il est d'ailleurs toujours bien visible aujourd'hui. L'ouvrage fut
financé par la vente d'une cloche fêlée et de quelques
peintures par la Fabrique d'Église. C'est à la même date que
des marronniers furent plantés tout autour du bâtiment.
Cependant, ils furent abattus en 1952 en raison des dégâts
occasionnés par l'humidité qu'ils engendraient. De plus,
l'ampleur de leur ramure occultait la vue de l'édifice.
Malheureusement,
en plus de ne pas être des plus heureux d'un point de vue esthétique,
les travaux de 1870 ne furent pas irréprochables d'un point de
vue technique puisque de nombreuses fissures lézardèrent le bâtiment
dès les premières années du XXème siècle. Le conseil communal
demanda en 1911 des subsides à l'État afin de réaliser la réparations
des différents vices.
En
1964, on réalisa de grands travaux comme l'installation d'un
chauffage à air propulsé ou le terrassement du sol. L'essentiel
de ces travaux fut réalisé par les bénévoles de la paroisse.
En
1966, les chaises de l'église sont remplacées. Il s'agit d'un
don de l'abbé Cailleaux.
Entre
1973 et 1974, il y aura d'importants travaux à l'intérieur de l'église.
Les fonds baptismaux sont déplacés du fond droit de l'église
devant l'autel de Saint-Martin. A l'emplacement des fonds, on aménage
une chapelle intérieure afin d'y célébrer les messes durant la
semaine (économie de chauffage, "intimité",...).
Enfin, selon un souhait de l'Abbé Cailleaux, les enfants y sont
conduits lors des offices dominicaux afin que l'Évangile leur y
soit expliqué de façon plus imagée et moins austère que le
sermon destiné aux adultes. Les grillages qui étaient devant les
fonds baptismaux deviennent inutiles dans l'église et sont
installés pour une moitié à la chapelle du Calvaire et pour
l'autre moitié à la chapelle Saint-Joseph.
L'église
est repeinte de fond en comble par Christian Derau d'Herchies en
1975.
En
1984/85, les cloches sont électrifiées.
Depuis
son arrivée en 1994, l'Abbé Liénard a entrepris de nombreux
travaux d'entretien et de restauration comme le nettoyage du
clocher, la remise en ordre du système électrique, la nouvelle
peinture intérieure, la restauration des statues de Saint-Sébastien
et Sainte-Anne trinitaire, l'installation de ces statues dans des
niches rétro-éclairées, l'installation de nouvelles protections
pour les vitraux,...
Le
19 décembre 2001, un avarie du chauffage provoque un incendie
dans la chaufferie. De nombreux dégâts sont à déplorer à
l'intérieur de l'Église. Celle-ci doit être fermée durant 6
mois afin d'accomplir les rénovations nécessaires. Durant ce
laps de temps, toutes les messes ont lieu à l'Église Notre-Dame
de Vacresse. Afin d'éviter que le problème ne se produise à
nouveau, on installe une nouvelle cheminée en inox partant de la
chaufferie.
En
2003, l'ensemble des peintures contenues dans l'édifice sont
restaurées, tout comme les autels.
En
2006, la statue de Saint-Martin est restaurée à son tour. Le
plancher du clocher est réparé. Et en 2007, de nouveaux châssis
sont mis en place à la sacristie.
Le
Mobilier
L'église
renferme de nombreuses pièces qui méritent le détour:
L’autel
principal est un retable à 4 colonnes corinthiennes du 18ième
siècle avec reliquaire de Sainte Ursule et de ses onze compagnes.
Le retable comprend une peinture de la Crucifixion par Frans
Coppejans de Gand qui serait une copie d’après Van Dijck.
Le
Chemin de croix est constitué de 14 peintures du 18ième.
Trois
autres peintures sont visibles dans le fond de l’église :
Marie-Madeleine dans le désert (17ième siècle),
Saint Ignace de Loyola et Saint François Xavier.
L’église
abrite aussi certaines statues multiséculaires en bois
polychrome :
La
statue de Saint Martin (1) à cheval date du début du 18ième.
Celle de Sainte Anne trinitaire remonte au 16ième siècle ;
tout comme celle de Saint Sébastien.
Les
bénitiers ainsi que les fonds baptismaux sont en
pierre bleue et datent du 16ième siècle.
Dans la petite chapelle de
l’Église, on peut voir la Croix pascale. Cette croix fut
confectionnée en 1937 pour la chasuble de l’Abbé Cailleau (curé
d’Herchies de 1957 à 1994) le jour de son ordination. Elle a été
récemment restaurée et apposée sur une croix.
D’autres
éléments sont présents dans l’église comme des chandeliers
du 19ième, des encensoirs, des calices, les stalles du
18ième, la chaire de vérité, les confessionnaux du
18ième, …
Les
Vitraux
C'est
à l'Abbé Jérome Lonfils (1888-1951), prêtre d'Herchies de 1933
à 1951, que l'on doit les magnifiques vitraux de l'église
Saint-Martin. Ils sont au nombre de douze et représentent
certaines scènes de la Bible et de la vie de Jésus. Dix des
douze vitraux mentionnent les noms des donateurs. Seuls les
vitraux représentant la résurrection et la nativité ne
comportent pas la mention de l'origine des fonds. Ces deux vitraux
sont ceux situés dans le chœur de l'église. Durant le second
conflit mondial, les vitraux furent retirés par crainte qu'ils ne
soient touchés par les bombardements.
Ils
sont l'œuvre d'Henry Coppejans, peintre verrier à Gand et
directeur des ateliers de vitraux d'art fondés par Mme Baron de Béthune
et le Baron Casier.
Les
cloches
Au
XVIIème siècle, il y avait trois cloches: deux grosses et une
petite.
La
plus vieille (toujours présente) des cloches de l'église est en
même temps la plus petite: elle est appelée Dindin. Elle est déjà
mentionnée en 1694 puisque les registres paroissiaux renseignent
que :"Le 17 juillet 1694 est décédée Mademoiselle de
Milot -ndla: fille du prévôt du Comte d'Egmont- marraine
du Dindin ou petite cloche de cette paroisse." Au début
du siècle dernier, on sait qu'elle sonnait le quart de onze
heures pour rappeler aux fermiers de rentrer des champs pour le
repas de midi.
Entre
1786 et 1789, une des deux grosses cloches se fêla et dut être
fondue. En 1794, les deux grosses cloches furent réquisitionnées
par les révolutionnaires. Mais elles ne leur furent jamais livrées.
On raconte qu'elles furent cachées dans le grenier de la cure
puis enterrées. En 1805, elles furent finalement fondues. Les
cloches refondues portaient les inscriptions suivantes:
La
première: "Lan 1805, j'ai été nommée Placidie Napoléon
par Joseph Paternostre, à ce jour maire, parrain et
Placidie-Joseph Meurein, marraine, fille de Jean-Jacques Meurein,
tous deux cultivateurs à Herchies. Faite par Lombard de
Montignies-sur-roc, moi et ma soeur".
Et
la seconde: "L'an 1805, j'ai été nommée Célestine-Joséphine
par Bénonie Gervoise, maire et cultivateur à Herchies, parrain,
et par Marie-Joséphine-Céline Couvez, son épouse,
marraine." Cette cloche ayant été fêlée, elle fut
vendue. L'argent servit à financer la pose d'un
soubassement de pierre tout autour de l'église. Plus tard, la
première cloche se fêla à son tour. On organisa une
souscription publique et une nouvelle cloche fut baptisée le 2 août
1925. La nouvelle cloche fut baptisée Céline-Marguerite. Le
parrain fut le bourgmestre Valère Bernard et Céline Meurein fut
sa marraine.
Cette
cloche fut fabriquée dans les usines de Tellin et pesait 830 Kg.
Malheureusement, au cours de la guerre de 1940-45, les allemands
ordonnèrent à la fabrique d'église de leur livrer cette cloche.
C'est ainsi que le 15 juillet 1943, les ouvriers de la firme Van
Campenhout encadrés des soldats allemands, enlevèrent la cloche
de son emplacement. Évidemment, ces évènements se déroulèrent
au milieu de l'indignation générale.
Après
la libération, l'abbé Lonfils organisa une nouvelle
souscription. La firme choisie fut celle d'Omer Michaux de
Bruxelles. Quant à la fonte proprement dite, elle se fit à la
fonderie Michiels de Tournai pour un coût total de 88 100 francs.
Cette nouvelle cloche, qui est toujours celle en place
actuellement, pèse environ 1100 Kg. Elle sonne le "fa"
et porte l'inscription suivante: "En souvenir de mon aînée
Céline Marguerite, baptisée le 2 avril 1925 et volée par les
allemands, je m'appelle Céline Gabrielle Marguerite". La
bénédiction se déroula le 21 juillet 1946 à 9 heures en l'Église
Saint-Martin sous les yeux attentifs de Valère Bernard (le
parrain) et de Madame Léon Quinet née Gabrielle Delcourt (la
marraine). Actuellement, les cloches sonnent toujours à
Herchies. Outre l'appel aux offices religieux, les cloches sonnent
toutes le heures de 6h30 à 22h. Elles sonnent également l'angélus
à midi et à 18 heures. Notons qu'en plus des cloches de l'église,
on peut entendre les cloches du Prieuré à heures fixes.
Les
Épitaphes
Plusieurs
dalles funéraires sont visibles dans l’église et
notamment dans le chœur, celle de Messire Philibert de Milot, prévôt
des Comtes d’Egmont – seigneurs d’Herchies. L'ensemble des
différentes épitaphes présentes peuvent être consultées dans
l'Epitaphier d'Herchies de Valère Bernard dont voici les références
complètes: V. Bernard, Epitaphier d'Herchies, dans Annales
du Cercle Archéologique de Mons, XXXIII (1904), p.273-284..
Notre-Dame
(Vacresse)
La
Paroisse
Jusqu'en
1898, le village d'Herchies ne comptait qu'une seule paroisse et
donc qu'une seule église. En 1896, Monseigneur Du Rousseaux, Évêque
de Tournai, décide de faire bâtir une église à "la
Vacresse". Certainement que la construction du temple
protestant à la Rue du même nom en 1887 n'est pas étrangère à
la décision de l'Évêché.
L'Abbé
Dufour, vicaire de la paroisse Saint-Martin, est chargé de mener
le projet à bon port. Jacques Durieux, dans une brochure éditée
à l'occasion des 100 ans de la paroisse, affirme à ce titre :
"Son dévouement sans limite à la cause qu'il lui fut
assignée n'eut d'égal que son acharnement à collecter les fonds
nécessaires à l'érection de l'église. Que lui importaient le
vent et la pluie et parcourut les rues des villes, à la recherche
de généreux donateurs. L'opiniâtreté dont il fit preuve pour
doter "la Vacresse" d'une école est connue tout autant.
Ses démêlés avec le pouvoir communal sont presque légendaires."
Les
demandes de construction de l'église ainsi que l'ouverture d'une
nouvelle paroisse dans le hameau furent transmises à
l'Administration communale d'Herchies le 27 mars 1897 par le
commissaire d'arrondissement. Le pouvoir communal décida de
recourir à une consultation des vacressois sur leur souhait de
construire une école, une église et d'installer une paroisse au
hameau de Vacresse. Les résultats de la consultation des 178
chefs de famille du hameau furent très clairs:
-
pour
la construction de l'école : 63 oui contre 113 non (ou sans
avis).
-
pour
la construction d'une église: 35 oui contre 143 non (ou sans
avis).
-
pour
l'érection d'une nouvelle paroisse: 19 oui contre 159 non (ou
sans avis).
A
la vue des résultats, le conseil communal émit un avis défavorable
qu'il réitéra le 13 juin 1898 néanmoins le Roi Léopold II
autorisa par Arrêté Royal (21 juillet 1898) la création de la
nouvelle paroisse. Évidemment l'autorité communale mis un
certain temps à digérer cette décision. A ce titre, de la
fondation de la paroisse à 1914, le conseil communal, parfois à
l'unanimité, rejeta tous les budgets et les comptes présentés
par la fabrique d'église.
Les
travaux de construction avaient débutés le 13 juillet 1897.
C'est Monsieur Leborgne de Gilly qui fut l'auteur du projet. Il prévoyait
un bâtiment de style néo-gothique constitué d'une large nef de
six travées et d'un choeur à chevet plat.
Des
pierres furent lancées à cette époque dans les fenêtres de
l'habitation de l'Abbé Dufour, vicaire d'Herchies-centre, à la
Rue Coqueloire. Sans doute que ce geste était celui de quelques
contestataires en réaction à la construction de l'édifice.
L'Abbé Dufour fit en quelque sorte un pied de nez à ces
"opposants" puisque les pierres du délit furent placées
dans les fondations de la nouvelle église.
La
bénédiction de l'église eut lieu le 3 avril 1898. Le 7 août de
la même année, cinq enfants y célébrèrent leur profession de
foi (Marie Gevenois; Marie, Rosa, Élise et Émile Lebrun). Le
premier baptême fut celui d'Hélène Bienfait le 30 octobre 1898. Les
premiers membres du conseil de la fabrique d'église furent nommés
par Monseigneur Walravens, évèque de Tournai, il s'agissait de
Messieurs Charles-Louis Brouez, président, Louis Giffroid et
Jean-Baptiste Destray. Le gouverneur de la Province du Hainaut
nomma à son tour deux membres du conseil: Messieurs Firmin Francq
et Théophile Lison. Le conseil de la fabrique décida lors de
l'une de leur réunion d'envoyer une lettre à la fabrique d'église
de la paroisse Saint-Martin afin que les biens soient partagés
entre les deux paroisses. Les tractations qui suivirent ne furent
pas de tout repos, l'autorité épiscopale qualifia même les
relations entre les deux fabriques "d'aigres-douces".
Chacune des parties tentait de tirer profit de la situation en
avançant des chiffres différents et avantageant soit l'un soi
l'autre. Selon la fabrique Saint-Martin, cette paroisse comptait
1568 habitants et la Vacresse 904, tandis que pour la fabrique, le
village comptait 1371 et la Vacresse 935. L'Évêché joua le rôle
d'arbitre et décida que la fabrique Saint-Martin donnerait
annuellement 140 francs à la nouvelle paroisse de la Vacresse. La
décision fut entérinée par la fabrique Saint-Martin le 17
janvier 1901 tout en rappelant que par cette acceptation, la
fabrique Notre-Dame renoncerait à revendiquer ultérieurement
n'importe quelle partie du patrimoine de la fabrique d'église
Saint-Martin. La transaction fut confirmée par un Arrêté Royal
du 19 juillet 1902.
Le
Mobilier
L'église
comprend trois autels. Les deux autels latéraux sont en marbre et
en pierre taillée. Ils sont respectivement consacrés à la
Sainte Vierge et à Saint-Joseph.
L'autel
principal fut posé le 6 mai 1952. Il est en pierre de Soignies
sur six colonnes de marbre; il fut taillé par Jules Crévaux de
Naast. Les reliques sont de Saint-Probe et de Saint-Jocodin. Il
comporte plusieurs inscriptions: "hommage des
paroissiens" puisqu'il fut offert à la paroisse par
souscription; "JHS ANNO 1946"; "Ecce Agnus Dei Dana
Nobis Pacem" (voici l'agneau de Dieu et donne-nous la paix);
derrière l'autel de grandes lettres peintes indiquent "Panis
Angelicus Panis Ominum". En 1962, le concile de Vatican II
modifia la liturgie. A dater de cette date là, le prête célébra
la messe en faisant face aux fidèles. UN nouvel autel, dépouillé
de tout ornement, fut donc installé. L'autel traditionnel ne fut
plus utilisé. A cette époque, pour assurer l'isolation des lieux
et un meilleur rendement du chauffage, le maître autel, devenu
inopérant, fut séparé du choeur par un mur. C'est en mars 1997
que l'abbé Liénard et la fabrique d'église décidèrent le
placement d'une vitre de protection. Cet aménagement rendit à la
vue des fidèles, le maître-autel et le vitrail de la
Sainte-Vierge qui illumine le choeur.
Deux
bénitiers en pierre sont disposés de chaque côté du hall
d'entrée. Une croix les surmontent comportant l'inscription "Au
nom du père, du fils et du Saint-Esprit."
L'église
possède également des fonds baptismaux. Ils sont installés à
droite de l'entrée. Au-dessus des fonds, une inscription est gravée:
"Confiteor Unum Baptisma".
Le
chemin de croix fut donné par la famille Van Lierde - Meurant en
1907 et dont les encadrements ont été renouvelés en 1938 par Mr
le curé Potvin. Il fut restauré et réinstallé récemment
aux murs à la demande de l'Abbé Liénard.
La
cloche a été offerte par les paroissiens et fut bénie le 1er décembre
1898. Elle fut fondue par la maison Beullens de Louvain. Son poids
total est de 350 kilos pour un diamètre de 83 centimètres.
L'inscription latine suivante est gravée sur la cloche: "In
honorem Beatissima Maria Virginis. Rmo DoL. Bouzin Lenlecano
Decano, et Rdis A. Quiquampois et A. Dufour rectoribus v in
Herchis haec nova parochia erecta est anno Dni MDCCCXCVIII.
Patrini fuunt Carolus Ludovicus Brouez et Elevina
Quiquampois." La traduction de cette inscription est :
"En l'honneur de la Bienheureuse Vierge Marie. Le révérend
L. Bouzin, Doyen de Lens et les révérends A. Quimquampois, curé
à Herchies et A. Dufour, curé à Herchies de cette nouvelle
paroisse érigée en l'an de grâce 1898. Les parrains furent
Charles-Louis Brouez et Evelyne Quiquampois (soeur de l'abbé)."
La cloche fut bénie le 1er décembre 1898. Un sonneur de
cloche fut en activité jusqu'en 1959, date à laquelle la cloche
fut électrifiée.
En
façade, une niche renfermant une statue de Notre-Dame des Anges
accueille le visiteur. Notons que l'Abbé Charles Liénard a fait
installer un système d'éclairage mettant en lumière la Vierge
lorsque la nuit est tombée. D'autres statues de saints sont
disposées dans l'église: Saint-Eloi, Sainte-Rita, Sainte-Thérèse,
Saint-Antoine et le Sacré-Coeur.
La
Grotte
Comme
de nombreux villages des environs (Montignies-lez-Lens,
Masnuy-St-Jean Bruyères,...), Herchies possède une grotte dédiée
à Notre-Dame rappelant la Vierge Marie apparue à Bernadette
Soubirous à Lourdes en 1858. D'ailleurs, les statues de la Vierge
et de Sainte Bernadette, restaurée en 2007, sont présentes à la
grotte ainsi qu'une piéta (Vierge tenant le Christ mort dans ses
bras) et l'archange Gabriel. En 2006, une nouvelle statue de la
Sainte Vierge fut installée, la précédente ayant été détruite
par des vandales.
Bien
que l'on ne possède pas de document sur la construction de l'édifices,
certains habitants du hameau situent la construction de la grotte
quelques années après l'édification de l'église. Cela nous
fait penser qu'elle aurait été construite vers 1900. Julia
Lebrun et Zacharie Plomb, habitants du hameau, auraient participé
à l'ouvrage.
En
1946, une souscription fut lancée afin de collecter des moyens
pour remettre en état et restaurer la grotte et ses alentours.
Chaque
15 août, à l'occasion du culte mariale de l'Assomption, une
messe y est célébrée en plein air. A cette occasion, une prière
à Notre Dame de Vacresse fut écrite en 1995 par Marie Rachno.
Le
Presbytère
Le
4 septembre 1901, devant le notaire Bernard à Herchies, MM.
Jules De Meester, Léopold Capriaux, Omer Mauroy et Jules
Chevalier, tous les quatre prêtres et professeurs au collège
Saint-Julien de Ath, firent donnation à la fabrique d'église
Notre-Dame, d'une maison avec dépendance et jardin afin que ces bâtiment
servent de presbytère. Ils avaient reçu ce bien de Melle
Caroline Dupont en 1898. Elle leur légua en même temps un
terrain de 67 ares afin d'y construire une école
et un patronage.
Une
fois encore, le Conseil communal s'opposa à la fabrique d'église.
Il émit, le 20 novembre 1902, un avis défavorable sur
l'acceptation de ce bâtiment. Mais par Arrêté Royal du 16 juin
1903, le roi Léopold II autorisa l'acceptation du bien.
L'abbé
Spitaels fut le dernier prêtre à occuper le presbytère de la
paroisse. Depuis son décès, survenu le 14 novembre 1993, le
presbytère n'est plus utilisé comme tel. Son successeur, l'Abbé
Liénard, réside à la cure située sur la place d'Herchies.
Depuis la création de la paroisse, neuf prêtres
se sont succédés.
L'Enseignement
L'idée
de construire une école au hameau de Vacresse date de la même période
(1897) que celle d'ériger une église et de fonder une paroisse
dans ce hameau. Le terrain pour la construction des bâtiments
avait été légué par Melle Caroline Dumont le 19 décembre
1898.
Soeur
Anne-Marie (née Marie Chorier), Soeur Saint-Constant (née Joséphine
Gauthier), toutes deux françaises, et soeur Gabriel-Marie (née
Alexandrine Van Roth), de nationalité suisse, furent les premières
religieuses institutrices qui s'établirent à Vacresse.
Appartenant à la congrégation des Soeurs de la Providence de
Grenoble, elles arrivèrent au début du mois de janvier 1901,
pour y donner l'instruction aux jeunes filles. D'autres les
rejoignirent ou leur succédèrent. Au total, une dizaine de
religieuses, institutrices ou non, logèrent au Couvent de
Vacresse (la maison voisine du presbytère).
En
1919, les religieuses de Vacresse furent mises à l'honneur par le
gouvernement français qui leur fit parvenir un diplôme d'honneur
et une médaille en remerciement de leur dévouement pour soulager
les réfugiés, pour la plupart originaires de la région de
Saint-Quentin, qui arrivèrent à Herchies en 1917. Pendant cette
période, elles accueillirent une cinquantaine d'enfants exilés.
Elles parvinrent même à guérir une petite orpheline atteinte de
broncho-pneumonie, et la rendirent à son père quelques mois plus
tard. Celui-ci était un soldat français qui avait perdu son épouse
aux premières heures de la guerre.
Les
soeurs enseignèrent à l'école de Vacresse jusqu'en août 1936,
date à laquelle les dernières d'entre-elles quittèrent
Vacresse. Elles furent remplacées par des institutrices laïques.
En
1910, le conseil communal d'Herchies décida de la création d'une
école communale mixte à Vacresse. De 1910 à 1913,
l'enseignement fut donné dans les dépendances du temple
protestant. Il fut transféré ensuite dans les locaux de l'école
libre. En avril 1955, en accord avec les autorités religieuses,
l'administration communale reprit toutes les classes de l'école
libre.
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